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Le bioéthanol « made in France » se projette vers l’avenir (Interview)

Après une année 2023 à nouveau placée sous le signe de la croissance, le bioéthanol confirme sa vocation d’allié du quotidien des Français et d’acteur de la transition écologique. Les porte-parole de la Collective du bioéthanol évoquent les réalités et les enjeux auxquels répond ce carburant décidément plein de ressources.

Créée par l’Association Interprofessionnelle de la Betterave et du Sucre (AIBS) et le Syndicat National des Producteurs d’Alcool Agricole (SNPAA), la Collective du bioéthanol informe les professionnels et le grand public sur la filière bioéthanol qui réunit les acteurs impliqués dans la production, la distribution ou l’utilisation du bioéthanol en France. Ses porte-parole représentent l’amont agricole (planteurs de betteraves, producteurs de céréales) et l’activité industrielle d’une filière stratégique, tant en termes de transition énergétique que de souveraineté alimentaire.

« Une production basée exclusivement sur des matières premières locales »

Vincent Guillot, directeur Environnement de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB, membre de l’AIBS)

« La production française de bioéthanol offre au monde agricole plusieurs motifs de satisfaction. D’une part, les surfaces consacrées à la betterave sucrière sont reparties à la hausse, confirmant ainsi l’intérêt que cette culture suscite auprès des agriculteurs. Même si dans les années à venir l’augmentation se jouera sur quelques points de pourcentage, la dynamique est bien réelle et montre que notre agriculture est en capacité de répondre à l’expansion de la demande de bioéthanol comme aux besoins en alcools « traditionnels » (boissons alcoolisées, gels hydroalcooliques, parfums…), sous réserve que les politiques menées favorisent une plus forte résilience des cultures et donc amènent de la visibilité aux agriculteurs.

D’autre part, la campagne 2023-2024 se déroule bien. L’impact mesuré et circonscrit que la jaunisse aura eu cette année y contribue, mais cela ne doit pas occulter le fait que les betteraves sont exposées à une pluralité de bioagresseurs. C’est pourquoi il est absolument nécessaire de maintenir les différents outils de protection des plantes dont nous disposons tout en continuant à mettre les moyens dans la recherche scientifique et agronomique qui, à terme, ouvre de réelles perspectives dans ce domaine.

Enfin, il ne faut pas oublier que le bioéthanol produit en France est exclusivement issu de betteraves sucrières et de céréales (blé, maïs), à parts égales. Ce sont des ressources agricoles locales qui alimentent un écosystème industriel implanté au cœur de nos territoires, où les distilleries travaillent en symbiose avec les sucreries et les amidonneries, dans des process valorisant au maximum la matière première agricole à travers tous ses débouchés : alimentation humaine et animale, éthanol, captation du CO2… Ainsi, le bioéthanol s’inscrit totalement dans un modèle économique local et circulaire vertueux. »

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« Le bioéthanol progresse sur tous les fronts »

Nicolas Kurtsoglou, ingénieur responsable Carburants du SNPAA

« Après la période de croissance exceptionnelle observée en 2022, le Superéthanol-E85 a consolidé sa progression (de l’ordre de + 5 %) en 2023. Parallèlement, le SP95-E10 a dépassé pour la première fois, en décembre, les 60 % de parts du marché des essences. Par-delà ces bons résultats, l’année 2024 s’ouvre sur des perspectives encore meilleures grâce à la conjugaison de plusieurs facteurs.

Tout d’abord, le prix moyen de l’E85 est repassé nettement sous la barre d’un euro, ce qui est de bon augure pour le reste de l’année. Avec un prix moyen à la pompe de 0,90 €, les utilisateurs réalisent des économies de l’ordre de 592 € pour 13 000 km parcourus, voire de 910 € pour 20 000 km (estimation au 19 janvier 2024 par rapport à l’utilisation de SP95-E10). C’est un fait : l’avantage compétitif du Superéthanol-E85 est plus que jamais confirmé.

Ensuite, le parc de véhicules pouvant rouler au E85 continue à augmenter sur un rythme soutenu. 40 000 voitures flexfuel d’origine ont été immatriculées en 2023 et plus de 30 000 voitures essences ont été équipées d’un boîtier E85 homologué. Soit 70 000 véhicules supplémentaires qui portent à 370 000 unités le parc de véhicules compatibles au E85 en circulation au 31 décembre 2023… Enfin, le réseau de distribution continue, lui aussi, à s’agrandir de manière constante : 3568 stations-service proposent aujourd’hui l’E85, soit environ 40 % du réseau avec, qui plus est, une répartition homogène sur l’ensemble du territoire. »

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« Vers un carburant 100 % d’origine renouvelable »

Sylvain Demoures, Secrétaire général du SNPAA

« Il est acquis que le bioéthanol est un levier efficace et accessible au plus grand nombre pour décarboner les transports et réduire la pollution dans les villes. Ainsi, le bioéthanol consommé en France en 2023 (à travers les essences et le E85) a permis d’économiser 2 millions de tonnes de CO2, soit l’équivalent des émissions produites par 1 million de voitures roulant à l’essence conventionnelle. De plus, on sait que le bioéthanol réduit les émissions de particules fines jusqu’à 90 % par rapport à l’essence.

Porté par ses atouts écologiques et économiques, le bioéthanol peut se projeter avec force vers l’avenir. L’un des signaux parmi les plus encourageants réside dans la progression des véhicules hybrides rechargeables fonctionnant au Superéthanol-E85, qui s’affirment comme la meilleure solution pour les automobilistes ayant un usage de leur voiture combinant trajets courts quotidiens et grands trajets. Et, pour aller encore plus loin, les acteurs de filière s’associent aux travaux visant à supprimer la part d’essence fossile contenue dans l’E85 pour la remplacer par des carburants de nouvelle génération, entièrement renouvelables. Le bioéthanol dans les transports est bel et bien une histoire en marche dont nous sommes convaincus qu’il reste d’importantes pages à écrire… Pour les automobilistes comme pour la planète. »

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