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Pourquoi le bioéthanol est un levier de notre souveraineté alimentaire…

La production de bioéthanol génère des ressources alimentaires utiles à l’Homme comme aux animaux et qui, de surcroît, réduisent la dépendance de la France à certains produits d’importation. C’est pourquoi le bioéthanol produit en France ne concurrence en aucun cas l’alimentation mais, au contraire, il renforce à son échelle la sécurité alimentaire. Explication par les faits.

Un soutien aux territoires agricoles

La France est le premier producteur européen d’alcool agricole (éthanol) dont le bioéthanol-carburant est le principal débouché. Le bioéthanol français, comme les alcools traditionnels (pour les gels hydroalcooliques, les parfums…), est produit dans des distilleries essentiellement à partir de deux matières premières agricoles : la betterave sucrière et les céréales (blé, maïs).

Sur le plan agricole, l’éthanol est un débouché qui contribue au maintien des cultures tout en mobilisant, avec ses coproduits alimentaires, environ 1 % de la surface agricole utile du pays.

Au niveau industriel, pour la filière betterave, les distilleries d’alcool sont systématiquement associées à des sucreries. Pour la filière céréales, environ la moitié des volumes de bioéthanol produits sont adossés à des amidonneries de blé, dont l’activité consiste principalement à extraire et transformer l’amidon et le gluten contenus dans le blé pour des usages alimentaires et non-alimentaires. L’activité de production d’alcool contribue ainsi aux performances de sites agro-industriels prioritairement dédiés à l’alimentation et conforte un modèle économique historiquement ancré dans les zones de cultures du Nord et de l’Est de la France.

Du sucre pour les pâtissiers, des pulpes de betteraves pour les éleveurs

La filière « betterave-sucre-éthanol » approvisionne trois débouchés :

  • Le sucre pour l’alimentation humaine.
  • Les pulpes de betteraves destinées à l’alimentation animale. Riches en fibres et en minéraux, ces restes de la racine charnue de la betterave d’où a été extrait le sucre constituent un aliment particulièrement adapté aux ruminants. La filière en produit 1,2 million de tonnes par an.
  • L’alcool – dont le bioéthanol-carburant – obtenu par la fermentation alcoolique des sucres issus de la betterave et de résidus sucriers.

De plus, le procédé de fabrication génère du gaz carbonique biosourcé (CO2) utilisé dans les boissons gazeuses et de grandes quantités d’eau qui servent au final à irriguer les cultures.

De l’amidon de céréales pour les ingrédients alimentaires, des protéines pour les animaux

La filière « blé-maïs » approvisionne également trois débouchés principaux :

  • Dans le cas des amidonneries de blé, l’amidon est utilisé en alimentation humaine sous forme de poudre ou transformé en sirop de glucose, et les résidus amidonniers sont orientés vers la production d’alcool.
  • L’éthanol est obtenu par la fermentation alcoolique de l’amidon des céréales et de résidus amidonniers.
  • Tout ce qui dans les céréales ne peut pas être transformé en alcool, c’est-à-dire les enveloppes des grains de blé ou de maïs (sons) et leurs protéines, est combiné pour former les drêches valorisées en nutrition animale. Riches en protéines, ces aliments sont une alternative garantie « sans OGM » aux tourteaux de soja importés de pays lointains et susceptibles de causer de la déforestation.

Dans les distilleries, le même grain de blé ou de maïs produit toujours 1/3 d’éthanol, 1/3 d’aliments pour animaux et 1/3 de gaz carbonique pour les boissons gazeuses. Pour 1 kg d’éthanol de céréales produit (1,2 l) on obtient obligatoirement 1 kg d’aliments pour animaux.

Autant d’éléments qui laissent présager que l’histoire d’amour entre le bioéthanol est les Français est bel et bien engagée sur de bonnes voies.

Grâce à ses coproduits recueillis lors de la transformation des betteraves sucrières et des céréales, la filière française du bioéthanol fournit aux éleveurs des ressources alimentaires 100 % made in France et disponibles localement. Elle renforce également les sucreries et les amidonneries auxquelles elle est associée. Outre sa contribution à l’indépendance énergétique, elle joue ainsi un rôle essentiel dans la souveraineté alimentaire de la France.