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Les Français et l’essence : retour vers le futur

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Après plusieurs décennies d’un règne quasi sans partage, le diesel perd du terrain au profit de l’essence qui bénéficie d’un spectaculaire et légitime retour en grâce auprès des automobilistes. Une inversion de tendance qui replace les transports individuels sur une voie plus économe et plus respectueuse de l’environnement.

 

Tous les indicateurs sont au vert pour signaler une (re)montée en puissance de l’essence chez les automobilistes français qui, de surcroît, semblent montrer l’exemple à leurs voisins européens. Côté parc automobile, l’orientation à la baisse du diesel est confirmée par les ventes de voitures neuves : en 2013, le diesel captait 69 % des immatriculations contre 27 % pour l’essence, puis les courbes se sont mises à décroître pour le premier et à augmenter pour la seconde jusqu’à se croiser en mars 2017 où, pour le première fois depuis bien longtemps, la part des véhicules essence immatriculés (48 %) dépassait celle des motorisations diesel (46 %).

 

Un environnement plus favorable

 

Plusieurs facteurs se conjuguent pour expliquer ce revirement de tendance. Tout d’abord, les nouvelles normes de dépollution imposées aux constructeurs (Euro 5, Euro 6) ont renchéri le prix des véhicules diesel neufs, rendant les petits modèles diesel moins compétitifs par rapport à la version essence. Ensuite, la volonté des Pouvoirs publics de rapprocher la fiscalité du diesel de celle de l’essence s’est traduite par des mesures à effet direct, mises en place depuis le 1er janvier 2016 :

  • une hausse de la taxe sur les produits énergétiques (TICPE) pour le diesel par rapport à l’essence,
  • une baisse de la TICPE de 2 centimes d’euros pour le SP95-E10 par rapport au SP95,
  • la mise en place de la déductibilité de la TVA sur l’essence à hauteur de 80 % pour les véhicules d’entreprises et à usage professionnel sur 5 ans (2017 – 2021). (1)

Parallèlement, les restrictions de circulation liées aux pics de pollution dans les grandes villes et la prise de conscience à l’égard des risques que font peser les émissions des véhicules diesel sur la santé (oxydes d’azotes, particules fines) ont fortement sensibilisé l’opinion aux inconvénients du diesel en termes d’impact sur la qualité de l’air. Enfin, les constructeurs automobiles ont entrepris de répondre aux attentes émergentes des automobilistes en développant une nouvelle génération de moteurs essence plus économes en carburant et encore moins émetteurs de CO2, avec notamment des moteurs à trois cylindres particulièrement performants.

 

SP95-E10 : l’effet « booster »

 

L’arrivée sur le marché du SP95-E10, l’essence à 10 % d’éthanol d’origine végétale, a également eu un impact décisif. Lancé en France en avril 2009, le SP95-E10 a enregistré une montée en puissance continue qui, en quelques années, l’a imposé comme l’essence de référence dans l’Hexagone. Sa part de marché a rejoint celle du SP95 au printemps 2017, et son rythme de progression fait que le SP95-E10 est appelé à prendre la place de n°1 des essences à très court terme.

 

Ce succès, qui contribue au développement du parc de véhicules essence, s’appuie sur une suite d’atouts auxquels les automobilistes ne restent pas insensibles. Outre la satisfaction citoyenne de rouler avec une essence plus propre, le critère prix est le premier déterminant. Dans une même station-service, le SP95-E10 est 4 à 5 centimes moins cher que le SP95, et encore plus avantageux par rapport au SP98. À chaque plein de 50 litres, l’économie est de 2 euros environ… Au moment de choisir un véhicule neuf, cet avantage renforce le caractère compétitif de la solution essence par rapport au diesel si l’on prend en compte le prix d’achat et les coûts d’entretien

 

Autre paramètre important : l’accessibilité. Côté utilisateurs, le SP95-E10 est désormais un carburant « universel » car techniquement compatible avec 97 % du parc essence en circulation. Cette réalité est validée par les Pouvoirs publics, qui diffusent la liste des véhicules compatibles, et rappelée par les associations de consommateurs, à l’image de 40 Millions d’Automobilistes qui confirme que « le SP95-E10 constitue aujourd’hui le meilleur rapport qualité/prix pour les 97 % d’automobilistes équipés d’un véhicule essence compatible. » Côté distribution, le SP95-E10 est présent dans plus de 5 500 stations-service, soit une sur deux, sachant que les stations d’autoroutes sont couverts à 100 %.

 

Un choix stratégique

 

Historiquement, le développement du diesel en France est une conséquence des chocs pétroliers des années 1970. Quarante ans plus tard, l’arrivée du SP95-E10 et, plus généralement, le choix stratégique qu’a fait la France d’encourager l’incorporation de bioéthanol dans les essences (3) ont contribué à redistribuer les cartes en offrant de nouvelles perspectives sur deux enjeux majeurs : l’indépendance énergétique du pays et la lutte contre le réchauffement climatique.

 

Conscients du rôle que joue le bioéthanol dans le nouveau mix énergétique des transports, les professionnels impliqués dans la transition de l’essence conventionnelle vers le SP95-E10 se sont mobilisés autour d’une « Charte pour une bonne information sur le SP95-E10 ». Depuis les Pouvoirs publics, à travers les ministères concernés, jusqu’aux stations-service en passant par les agriculteurs et industriels de la filière bioéthanol, les constructeurs automobiles, garagistes, centres de contrôle technique, enseignes de distribution et organismes de défense des automobilistes, les 30 signataires de la charte unissent leurs efforts dans le but de lever les ultimes réticences vis-à-vis de ce carburant.

 

Une dynamique exemplaire

 

Pionnière au sein de l’Union européenne, la France a su construire autour du SP95-E10 une dynamique que ses voisins suivent avec attention. L’Allemagne et la Finlande ont été les premiers à lui emboîter le pas en introduisant, en 2011, le SP95-E10 sur leur marché respectif. La part de marché de l’E10 est de l’ordre de 70 % des essences en Finlande (4) et l’E10 est présent sur la totalité du réseau de stations-service d’Outre-Rhin.

 

La Belgique a lancé l’E10 en janvier 2017. Convaincue par l’expérience française, elle a imposé une transition rapide qui a hissé le SP95-E10 à 80 % de part de marché en moins de six mois. D’autres pays comme le Royaume Uni et la Lituanie ont également annoncé s’inspirer de ce précédent pour lancer l’E10 sur leur territoire en réunissant toutes les conditions de réussite. C’est ainsi que, de pays en pays et au fil des kilomètres, le SP95-E10 favorise le retour en grâce de l’essence et oriente les automobilistes vers une route plus économique et plus verte.

 

(1). La mise en application de la déductibilité de la TVA sur l’essence s’effectue de manière progressive, de 10 % en 2017 à 80 % en 2021.
(2) 38,2 % pour le SP95-E10 et 38,6 % pour le SP95 sur la période janvier-mai 2017
(3) Jusqu’à 5 % dans le SP95, 10 % dans le SP95-E10 et 85 % dans le Superéthanol E85
(4). 68 % au 30 avril 2017

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