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Après une année 2022 exceptionnelle, le bioéthanol roule vers l’avenir

Portée par l’engouement des automobilistes, la consommation de Superéthanol-E85 a fait un bond de +83 % en 2022. L’extension soutenue du réseau de distribution et la rapide progression du parc automobile compatible ont contribué à ce succès. Face à un contexte 2023 inflationniste et incertain, le bioéthanol renforce sa position d’allié du quotidien des Français et de carburant de la transition écologique.

« Plus vert, moins cher » : le bioéthanol répond aux attentes

Lorsqu’en été 2022 la Collective du Bioéthanol a réalisé une enquête auprès de la communauté d’utilisateurs du Superéthanol-E85, les résultats ont confirmé, sans surprise, que le prix à la pompe représente le premier critère de passage au E85. Mais ils ont aussi révélé que la dimension écologique, deuxième critère de décision, est bien corrélée à l’utilisation de ce carburant. Dans une période marquée par l’envolée du prix des carburants fossiles et la multiplication des inquiétudes (pénuries, climat…), « rouler plus vert et moins cher grâce au E85 » est devenu une réalité quotidienne pour plus de 300 000 automobilistes et un sujet suscitant un vif intérêt chez les Français, notamment à travers les médias qui lui ont consacré un millier d’articles et citations en 2022.

Le bioéthanol enregistre des résultats records

Confirmant la tendance observée depuis 2017, les motorisations essence dominent largement les ventes de véhicules neufs. Fin 2022, les modèles essence ou hybrides essence-électrique représentaient 63 % des immatriculations alors que les courbes du diesel (en baisse) et de l’électrique (en hausse) se sont rejointes au niveau de 16 % des immatriculations.

La modification du parc automobile se traduit par une hausse de la consommation des essences (+10,7 % en 2022) où le SP95-E10 accentue sa domination. En effet, le SP95-E10 progresse de +5 points pour atteindre 56 % du marché des essences sur l’année. La part de marché record de 57,9 % atteinte en décembre 2022 montre que la dynamique est appelée à se poursuivre en 2023. Le Superéthanol-E85 affiche, quant à lui, une croissance spectaculaire de +83 % avec une part de marché qui s’établit à 6,5 %, contre 4 % en 2021.

Le Superéthanol-E85 s’enracine dans le paysage automobile

La très belle performance du E85 s’appuie en premier lieu sur la densification du réseau de distribution qui progresse dans toutes les régions et chez les principaux distributeurs de carburants. Aujourd’hui, 3 300 stations-service distribuent l’E85 (+553 stations en 2022), soit plus d’un tiers des stations de l’Hexagone. Autre signal favorable, 87 000 automobilistes ont téléchargé l’application Mes Stations E85 en 2022, ce qui porte la communauté à plus de 150 000 utilisateurs. Disponible sur Android et iOS, l’appli bénéficie d’une nouvelle version aux fonctionnalités élargies.

Parallèlement, le parc de véhicules compatibles au E85 a également bondi de +67 %, soit 120 000 voitures supplémentaires. Sur ces 301 000 véhicules, on compte 220 000 voitures équipées d’un boîtier E85 homologué et 81 000 voitures flex-E85 d’origine. Les ventes de boîtiers E85 ont ainsi triplé en 2022 (+85 000 unités) et les immatriculations de voitures flex-E85 ont été multiplié par 6 (+35 000).

L’E85 maintient sa compétitivité

L’année 2022 a été exceptionnellement intéressante pour les utilisateurs de Superéthanol-E85 qui ont réalisé une économie record de 702 euros pour 13 000 km parcourus par rapport au SP95-E10 (moyenne annuelle tenant compte d’une surconsommation de 25 %). Si la volatilité des prix des carburants fossiles a favorisé cette performance, l’avantage prix du E85 s’inscrit néanmoins dans la durée avec une économie moyenne de 587 euros sur cinq ans (2018-2022).

Les tensions des marchés de l’énergie apparues en mars 2022 avec le déclenchement du conflit en Ukraine ont inévitablement impacté l’éthanol. Le renchérissement du prix du gasoil (nécessaire à la production agricole et aux transports) et l’explosion du prix du gaz (utilisé pour la fabrication de l’éthanol) ont fortement augmenté les coûts de production qui se sont répercutés sur le prix des carburants. Notamment sur l’E85 dont le prix moyen à la pompe a atteint 1,11 euro par litre en janvier 2023.

Pour autant, le tarif du Supertéthanol-E85 reste bien en dessous des autres carburants, y compris du SP95-E10 avec un écart de prix de 0,76 €/l en faveur de l’E85. De manière concrète, à chaque plein de 50 litres, l’E85 permet une économie nette de 24 euros (vs E10, surconsommation comprise).

Des perspectives favorables au bioéthanol

Fort de ses atouts consolidés en 2022, l’E85 s’inscrit dans des perspectives robustes pour les années à venir.

  • Au plan européen, les nouvelles réglementations relatives aux émissions de CO2 devraient confirmer l’utilisation des carburants neutres en carbone, assurant ainsi un avenir aux voitures hybrides rechargeables flex-E85 au-delà de 2035.
  • Au niveau climatique, les études confirment l’intérêt du bioéthanol pour réduire les émissions de gaz à effets de serre dans les transports. De fait, 1,8 million de tonnes de CO2 ont été évitées grâce au bioéthanol consommé en France en 2002, soit l’équivalent de 900 000 voitures circulant avec « zéro émission ».
  • En termes de réponse à la demande, la France a le potentiel de porter sa production de bioéthanol à 18 millions d’hectolitres par an (contre 12 Mhl actuellement) en mobilisant seulement 1 % de la surface agricole utile du pays. Cela permettra de faire rouler 5 millions de voiture hybrides rechargeables à l’E85 avec une consommation de 3,5 litres pour 100 km…

Enfin, la mise en place des Zones à Faible Émissions-mobilité (ZFE) dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants représente une opportunité pour les véhicules essence équipés de boîtiers E85. Deux dérogations ont déjà été accordées (Reims, Montpellier) et la généralisation du dispositif fait l’objet de recommandations. Le boîtier E85 apportera ainsi une solution pour les 4 millions de voitures essence Crit’Air 2 et Crit’Air 3 immatriculées à partir de janvier 2001 appelées à être exclues des ZFE.

Autant d’éléments qui laissent présager que l’histoire d’amour entre le bioéthanol est les Français est bel et bien engagée sur de bonnes voies.