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Bioéthanol : bons bilans… et perspectives

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Lors de la dernière Assemblée Générale du Syndicat National des Producteurs d’Alcool Agricole (SNPAA), les bons résultats concernant la progression des ventes du SP95-E10 et du Superéthanol E85 en 2015 ont été rappelés. Plus largement, les enjeux de l’incorporation du bioéthanol dans les essences ont été précisés dans un contexte de baisse des prix du pétrole et d’une transition énergétique à conduire sans plus attendre.

L’Assemblée Générale du SNPAA s’est ouverte, le 5 avril dernier, sur quelques chiffres qui montrent à eux seuls la place déterminante occupée désormais par le bioéthanol dans les essences en France. Les volumes de Superéthanol E85 ont plus que triplé depuis 2009. Ils sont portés par le nombre de stations-service délivrant ce carburant qui a doublé depuis deux ans (743 stations en mars 2016) sachant qu’il s’ouvre 4 nouvelles stations par semaine. Ils sont également dopés par un prix très compétitif à la pompe (0,71  €/l au 1er avril 2016), soit 30 à 40 centimes de gain nets par rapport au SP95, générant une économie de 400 euros par an (base 12 700 km annuels). La commercialisation, depuis décembre 2015, des nouvelles Golf MultiFuel E85 s’inscrit dans cette même dynamique. De son côté, le SP95-E10 ne cesse de marquer des points depuis sa première commercialisation en avril 2009. Il représentait 33,2 % du marché des essences en 2015. Un chiffre porté à 36,1 % dès janvier 2016 grâce à la baisse de taxe sur le SP95-E10. 56 % des stations distribuaient le SP95-E10 fin décembre 2015. Plusieurs centaines de stations devraient ouvrir dans le courant de l’année 2016 pour compléter un parc actuel de 5 222 stations, sachant que la compatibilité des véhicules atteint désormais 94 %. Enfin, la filière Bioéthanol continuera à communiquer notamment « pour faire mieux connaître les atouts prix du SP95-E10 aussi bien auprès des professionnels de l’automobile que du grand public », souligne Alexandre Bocris, Directeur associé de Vertone, cabinet de conseil en stratégie.

Transition énergétique : faire évoluer la fiscalité des essences

Ces bons chiffres du bioéthanol sont à resituer dans le contexte d’un marché du pétrole très volatil et de la signature de l’accord de Paris sur le climat (COP21). La très forte baisse du prix du pétrole enregistrée depuis deux ans (de 110 $ à 35 $ le baril) s’explique par un marché excédentaire en raison de l’arrivée de nouveaux acteurs (gaz de schistes américains, forte production iraquienne, fin des sanctions sur l’Iran). Mais de nombreuses incertitudes demeurent, géopolitiques notamment, et de nouvelles tensions sur le prix du pétrole ne sont pas à exclure dans les années à venir. « Néanmoins, on constate que ces prix bas n’ont pas freiné, comme on aurait pu le craindre, les investissements dans les énergies renouvelables et les solutions alternatives comme celles que proposent les biocarburants dans les transports », explique Marie-Claire Aoun, Directrice du Centre Energie de l’Institut français des relations internationales (IFRI). Il faut dire que la COP21 est passée par là en initiant une véritable dynamique autour de la limitation du réchauffement de la planète et de la nécessaire réduction des gaz à effet de serre. Pour réaliser les objectifs de la COP21 et, plus largement, ceux posés par la France (15 % d’énergies renouvelables dans les carburants en 2030), il faudra nécessairement « poursuivre la décarbonation du secteur des transports et mener une politique ambitieuse et de long terme en France comme au sein de chaque Etat membre. Face à cette donne, le bioéthanol, issu de matières premières agricoles renouvelables, a toute sa place dans le mix énergétique d’aujourd’hui et de demain. Il lui faut pour cela, et plus que jamais, un cadre fiscal incitatif et équitable », a conclu Bruno Hot, Président du SNPAA.